La marche d'exécution du pouvoir devient périlleuse...
L'embargo du Mali...pas efficace, pis contre-productif au sein de la communauté.
Le message était pourtant clair, et la sanction sans appel..."un homme averti en vaut deux"...et l'avertissement, il fut clairement donné.
La Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest n'a pas hésité à punir toute une population pour réprimander le putsch au Mali, et la communauté en posant un tel acte, voulait lancer un message aux autres pays membres, quel message? Un coup d'état sera désormais puni jusqu'à la dernière rigueur... Mais comme toujours, le message est tombé dans l'oreille d'un sourd- la Guinée-Bissau- , cette fois ci .
Les textes sont pourtant clairs et ils sont appliqués à la lettre, mais comment expliquer ces affrontements pour le pouvoir : entre politiques, entre politiques et militaires, entre politiques et populations ; à l'approche, pendant ou après les élections? Le problème est là, assez de faire "le soldat après la guerre" mais elle ferait mieux d'anticiper, "mieux vaut prévenir que guérir".
Cette communauté a toujours été confrontée à des troubles dans ses états membres : le Sénégal avec la Casamance, le Niger, la Côte d'Ivoire , le Nigeria, le Liberia, j'en passe et des meilleures... Des conflits autour du pouvoir voire des guerres idéologiques, ethniques, territoriales et pouvant mener parfois à des génocides. Ces pays ne sont-ils pas dans la démocratie? Ils le sont mais la gestion fut toujours catastrophique, l'unité nationale était une rodomontade mais pas une réalité, et l'autorité était sans partage, et l'aspiration d'une nation passait désormais après le désir de sa majesté : le chef suprême.
Si " l'État est un œuf. Trop serré, il se casse, pas assez il tombe et se brise ", et que " la peur donne des ailes ", pour trouver le juste milieu l'état ne doit pas être fondateur de "peur", créateur de "souffrance" mais "rassembleur et visionnaire". La fébrilité des états est une réalité et la communauté a du mal à y faire face, elle doit être une tour de contrôle pour analyser les failles et prévoir des solutions efficaces.
D'où viennent ces problèmes?
Pourquoi les uns sont toujours entrain de s'opposer aux autres, pourquoi les aspirations des populations à de nouvelles gouvernances ne sont pas prises en compte, pourquoi les richesses naturelles ne sont pas bien exploitées ou ne peuvent pas garantir un processus de développement, pourquoi tant de retard dans l'éducation, la santé et l'agriculture, pourquoi une telle ingérence dans les états membres?...Tant que ces questions demeureront sans réponses, qu'elle ne rêve pas de paix et de développement.
Cette communauté en quête d'affirmation et d'autorité est prête à appliquer les textes mais refusent d'inviter les dirigeants à revoir les politiques de gouvernance et à adapter les politiques aux réalités des nations, à répondre aux aspirations des populations, à tenir les promesses formulées durant les campagnes.
L'ingérence en Afrique, plus qu'une réalité, dépasse l'imaginaire et créée sur sa route toute un tas de conflits et de troubles au sein des nations africaines en général.
L'autorité qui doit équilibrer la société en établissant des lois et des règles dans le but de créer une société de droit et de justice, a pris un nouveau visage en Afrique, créant un état de favoritisme, d'injustice, de violation des droits de l'homme, de conflits et de guerres civiles.
Cependant pour lutter contre le premier et établir efficacement le second, ceux qui ont eu l'estime et la confiance de la population doivent faire tout pour ne pas isoler et fragiliser cette population, et le pouvoir ne doit pas être concentré dans les mains d'un petit groupe mais doit s'étendre sur toute une majorité pour faire participer toutes les couches sociales. Si un état échoue à mettre en place un tel dispositif, ceci doit être automatiquement ressenti par la communauté afin d'y remédier le plus vite possible.
Cette ingérence et cette impuissance à résoudre ou à éviter les problèmes locaux, poussent les populations, à mettre en doute les missions de cette communauté, à dénoncer son manque d'autorité et jusqu'à mettre son intégrité et son indépendance en question. Ces populations comparent les dirigeants de cette communauté à des marionnettes, à la merci d'autres puissances économiques non- africaines qui ne s'y intéressent que pour leurs propres intérêts, quitte à opposer les uns aux autres. Cette communauté est-elle victime ou complice de cette déstabilisation occurrente en son sein, est -elle là pour satisfaire d'autres désirs et ignorer ceux de ses siens, a-t-elle la capacité de ses missions?
Face à de telles incertitudes, les populations se sont souvent montrées insensibles aux menaces de la CEDEAO et vont jusqu'à défier son autorité en se montrant adhérentes à certaines prises de pouvoir, du moment où la justice sociale est prônée. Elles pointent du doigt son impartialité et son incompétence à résoudre les problèmes internes sans un apport international.
L'autorité vient du pouvoir et l'ingérence vient de l'autorité.
"On ne nous dit pas tout".
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