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L'éducation souffle un peu...

         Démocratiquement contesté et condamné, mais citoyennement bien accueilli et salué; d'où cette déduction paradoxale : que cette démocratie soit le pouvoir du peuple, et qu'une partie de ce peuple accepte et salue ce coup de force, ce coup d'éclat en un mot le renversement d'un régime démocratiquement élu, appelle à cogiter.
Le coup d'état malien a su échapper aux clichés, difficile de répondre car même si la situation semble sous contrôle, cela n'empêche, des pillages et vandalismes sont à souligner, et que dire de la rébellion dont la menace est toujours pesante, mais ce coup d'état affiche une complexité sans précédent.
Ce renversement de pouvoir, qui se justifie par l' inefficacité et  l'incapacité du régime en place à affronter les difficultés que le pays traverse, est un sentiment partagé par une moitié de la population, - ce coup a eu une manifestation contre et une autre pour : 1-1 balle au centre-, et s'est vite attribué la mission de "redresser la démocratie et restaurer l'état" .
Si les uns déplorent le recul de la démocratie, l'image du pays salie ou bafouée car les diminutifs ne manquent pas, et le doute qui plane désormais sur la tenue des élections ; les autres mieux que féliciter, ont tiré les chapeaux, pour eux le pays était mal géré, le pouvoir était dans la main d'un petit groupe qui l’exerçait mal tout en excluant la majorité à savoir l'opinion publique. 
D'un commun constat les deux camps admettent la défaillance du système, le blocage de l'appareil d'état qui ne sait comment faire face aux réalités tout en assurant la population et en ayant le contrôle du territoire, un même constat par rapport à la gestion des services publics : une corruption qui ne cesse de s'empirer, une école en danger depuis 20 ans, un système de santé dégradant, une insécurité sur le territoire grandissante, et une insuffisance alimentaire avec la famine qui a déjà pointé son nez, les failles du système sont partout et la population n'en est pas épargnée, pire elle est la première à être touchée. 
Cependant pourquoi cette fracture entre le peuple autour de son pouvoir?
D'un côté, c'est le coup porté sur la démocratie qui fait jaser, c'est l'exemplarité du pays aux yeux du monde qui importe le plus ; ce pays qui était un modèle avec sa démocratie, qui avait une bonne réputation, une bonne image de cohésion sociale, ce pays qui, dans lequel on pensait que le dialogue serait la solution à tout conflit, et le fait de voir  ces qualités s'envoler est inacceptable et indigne pour eux.
Cependant de l'autre côté, c'est la délivrance, une population qui suffoquait, qui subissait, souffrait et qui a explosé comme si "la vase attendait cette goutte d'eau pour s’éclater". Ici, c'est pas la forme mais le fond qui compte, ce qui ne marchait pas, l’intégrité du territoire menacée, la mort inexplicable qui s’abat sur les proches, la pauvreté qui s'impose de plus en plus, la cherté de la vie, le chômage qui frappe de plein fouet les jeunes, les gamins qui ne vont pas à l'école, l’hôpital public qui se déserte, le fait de nourrir sa famille qui est devenu une source d’inquiétude, et penser que ce coup serait un moyen pour assainir l'environnement et  bouter hors du pays ces maux et défauts est salutaire et prometteuse pour eux aussi.
Et quoi qu'on en dise, l'école a gagné car les enseignants ont suspendu les grèves, les élèves et étudiants ont regagné les classes, mais pour combien de temps ou à quel prix : le moment où les deux camps se diront :" le mal est déjà fait, regardons vers le futur et veillons à ne pas mettre à jour ces pratiques" pour ne pas dégrader ce système défaillant.

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